Quel est le lien entre la 2CV, le repas à la française, Cornelius Castoriadis, Astérix, NTM et…le bonheur en France ? Rencontre avec Gaël Brulé, auteur du livre "Petites mythologies du bonheur français"
Et si notre bonheur était sculpté, taraudé, facilité ou au contraire empêché pas les cartes culturelles (imaginaires, préférences, valeurs) au sein desquelles nous évoluons ? Quelle rôle la culture joue-t-elle dans l'émergence de notre bonheur ? Qu'en est-il en France ?
Ce sont des questions auxquelles le livre Petites mythologies du bonheur français essaie d'apporter sinon des réponses du moins des éléments de réflexion.
Gaël Brulé, pourquoi avez-vous écrit ce livre ?
Les études sur le bien-être tentent en général d’expliquer les ressentis, comme le bonheur, avec des facteurs « objectifs », comme le niveau de revenu, la situation familiale ou le lieu de résidence. Dès lors, la culture est souvent reléguée au rang de variable environnemental, de variable résiduelle voire de « bruit ». Elle est pourtant si importante en ce qu’elle influence nos choix de vie, nos parcours, nos évaluations et le regard que nous portons sur qui nous arrive. J’ai donc décidé de m’y atteler dans ce livre en mettant en avant les spécificités de la culture française et en voyant en quoi elles facilitent et empêchent notre bonheur.
Y a-t-il donc une « culture du bonheur » ?
Ce serait trop réducteur... En revanche, il y a bien des cultures qui le permettent plus ou moins. Même là, les cultures sont loin d’être homogènes. Au sein de chaque culture, il y a des ressources et des contraintes au bonheur et parfois certains éléments peuvent être les deux à la fois! Par exemple, l’emphase placée dans certaines cultures sur la cellule familiale peut être autant une source de chaleur qu’une contrainte pour évoluer. On retrouve aussi ces tensions dans le cas français. Par exemple, l’hédonisme et le lien aux « petits plaisirs », source de bonheur, très souvent revendiqué, peut devenir une entrave à la quête de sens, autre pilier du bonheur des individus.
Quelle a été votre plus grande joie lors de l'écriture de ce livre ?
De l’écrire avec d’autres. Quand j’écris un livre je demande à des collègues et des amis de lire et de commenter. C’est un processus d’échange intense et, bien souvent, les idées les plus précieuses viennent d’eux. Ce livre ne fait pas exception ; un ami m’a suggéré l’entrée par les objets, un autre certains des objets, un collègue un avis sur la structure… Ecrire un livre est un sport d’équipe !
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