Tailler le bois est un art de vivre pour ceux qui pensent que les hommes et les arbres entretiennent une relation particulière. Créer des objets avec ses mains apporte de grands moments de sérénité et peut être un parfait antidote au stress de la vie moderne.
Comprendre le fil
Quand on commence à sculpter le bois, on a toujours cette sensation, à un moment ou à un autre, que le bois travaille contre nous. La surface reste rugueuse, les copeaux se cassent quand ils ne le devraient pas, le couteau se coince. Le bois connaît ses propres lois, mais vous apprendrez peu à peu à maîtriser son fil. Il est pour cela très utile de connaître quelques règles de base.
Vous avez peut-être déjà entendu des gens conseiller de tailler dans le sens du fil, ou à contrefil.
Le bois est un matériau vivant. Basiquement, une plante. Comme toutes les plantes, il grandit par couches successives, de l’intérieur vers l’extérieur, formant cerne après cerne. C’est pour cela qu’il présente des anneaux de croissance. Quand vous taillez une planche dans un arbre, les fibres courent le long de la planche. Au bout de celle-ci, on voit bien le contrefil, le bois de bout, là où les fibres qui composaient le tronc ont été coupées.
Tant que vous ne travaillez que sur une couche, le bois se pliera à vos volontés. En revanche, quand vous vous lancerez dans des formes plus compliquées, comme des courbes ou des creux, vous verrez que vous ne pourrez plus sculpter machinalement. Il vous faudra être attentif aux changements de direction de la fibre, et adapter l’angle d’attaque de votre couteau en fonction. C’est pour cela que les sculpteurs tournent constamment leur pièce de bois et changent régulièrement leur prise sur le manche du couteau.
Une expression dit qu’il faut tailler en descente, pas en montée. C’est tout à fait juste : si vous vous représentez tous les cernes du bois en simultané, il faut que votre couteau descende dans les couches.