Dans son ouvrage Maîtriser les techniques rédactionnelles, Sébastien Bailly fait le point sur les façons de rédiger des textes clairs et efficaces : choisir les bons mots, construire ses phrases, élaborer son plan pour atteindre ses objectifs de communication.
Pourquoi avoir écrit Maîtriser les techniques rédactionnelles ?
On n’a jamais écrit autant qu’aujourd’hui dans l’histoire de l’humanité. On écrit en permanence, dans le cadre professionnel comme dans le cadre amical ou familial. Pourtant, la formation à l’écriture est très limitée : grammaire, orthographe. Et l’on va rarement plus loin. On apprend beaucoup plus à lire qu’à écrire.
J’anime des formations à l’écriture depuis le tout début des années 2000. J’ai échangé avec des centaines de stagiaires et d’étudiants en école de journalisme ou à l’université. Au fil du temps, j’ai affiné ma propre pratique d’écriture : j’ai longtemps été journaliste de presse, et j’ai produit des contenus pour de grandes marques, pour des institutions. Et j’ai publié : romans, témoignages, livres pratiques, et quelques ouvrages sur l’humour, les jeux de mots…
Ce livre arrive dans la continuité de ces formations : je n’avais pas de livre à recommander aux professionnels, en formation continue, ou aux étudiants, en formation initiale.Trop souvent les manuels tiennent de la recette de cuisine : ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire. C’est utile, mais ce n’est pas suffisant. Je voulais un ouvrage qui reviennent aux fondamentaux : le mot, la phrase, l’organisation des idées, avec un objectif, produire des textes clairs et efficaces.
Ce sont des choses qu’on a l’impression de savoir depuis toujours, et pourtant, lorsqu’on se penche sur la question, c’est un peu plus compliqué que ce qu’on croit.
Pouvez-vous nous dire qu'est-ce qu'un bon texte selon vous ?
Trop souvent un texte est jugé sur des critères subjectifs : on aime, ou on n’aime pas. De mon point de vue, un texte n’est pas bon ou mauvais en soi. La question est de savoir s’il atteint son objectif. Le plus souvent, c’est de faire retenir une information à son lecteur. Mais cela peut-être de le pousser à l’action, en répondant à un questionnaire, ou en cliquant sur un bouton. L’objectif peut également être de lui faire associer une émotion à un produit.
Soit le texte atteint son objectif, et vous pouvez alors considérer qu’il est bon, soit il ne l’atteint pas, et alors le texte est mauvais.
Pas très poétique ? En effet, ce n’est pas une vision romantique de l’écriture. Même si les techniques rédactionnelles que j’aborde sont aussi utilisées dans les poèmes et les romans. Je m’appuie d’ailleurs parfois dans le livre sur des exemples tirés de la littérature. On a tout à apprendre des grands auteurs.
Comment écrire en écriture inclusive ?
L’écriture inclusive est un sujet de controverse parce que c’est une question militante. Mais si on l’aborde du point de vue de l’efficacité, la question qui se pose c’est de savoir quels aspects de l’écriture inclusive nuisent à l’objectif qu’on se fixe.
Selon les études scientifiques disponibles, et elles méritent d’être approfondies, le point d’achoppement serait le point médian. Le point médian est ce signe qui marque les deux genres d’un mot dans le même élan graphique comme dans les pharmacien.ne.s. Loin d’être inclusif, le point médian exclut au contraire celles et ceux qui ont des difficultés de lecture.
La seule chose qui justifie la présence du point médian dans un texte, à mon sens, c’est l’étendard du militantisme, et tout porte à penser que c’est au détriment d’une partie des lecteurs, et de la portée du message contenu dans le texte.
Pour autant, vous pouvez tout à fait être attentif à une représentation équilibrée des femmes dans les textes que vous produisez. Vous pouvez parler des pharmaciennes et des pharmaciens, vous pouvez tourner votre phrase de telle façon que les deux sujets soient recouverts par « la pharmacie », mais cette formulation a pour inconvénient de gommer les deux genres, à vouloir n’en privilégier aucun.
Différentes options existent aujourd’hui, et c’est à n’en pas douter l’usage qui fera, comme toujours, évoluer la langue. Dans cette période de tâtonnements, il convient de connaître l’ensemble des possibilités et choisir celles qui semblent les plus cohérentes avec les objectifs de communication que l’on se fixe.
Chargés de communication, journalistes, experts, responsables, vous trouverez dans l’ouvrage Maîtriser les techniques rédactionnelles des réponses claires, précises et argumentées pour produire des textes efficaces, agréables à lire, au service de vos objectifs de communication et des messages que vous souhaitez faire passer.