Réédition d'un texte unique d’Edgar Allan Poe
Une œuvre visionnaire et poétique présentée par l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet
Edgar Allan Poe (1809-1849) était un romancier, poète et nouvelliste américain. Controversé dans son pays en raison d’une vie jugée « dissolue », il s’imposa rapidement en France, défendu par des auteurs renommés. Charles Baudelaire, en particulier, se passionna pour son oeuvre, la traduisit en grande partie, et participa très largement à la faire connaître en Europe.
Présenté par :Jean-Pierre Luminet est astrophysicien, écrivain et conférencier international. Aujourd’hui directeur de recherches au Laboratoire d’astrophysique de Marseille, ses travaux scientifiques sur les trous noirs et la cosmologie ont fait sa renommée internationale.
Il a déjà publié plus de vingt ouvrages, traduits en une douzaine de langues.
Principale figure du romantisme américain, Edgar Allan Poe (1809-1849) est surtout connu pour ses Contes fantastiques et autres Histoires extraordinaires. D’abord controversé dans son pays en raison d’une vie agitée, il a été défendu par des auteurs français prestigieux comme Baudelaire, Mallarmé (qui ont traduit la majorité de ses nouvelles et poèmes) et Paul Valéry. La critique contemporaine le reconnaît aujourd’hui comme l’inventeur du roman policier.
Si Eurêka (1848), dernier texte d’importance publié de son vivant (Poe mourra l’année d’après, dans des circonstances restées mystérieuses) et sous-titré Essai sur l’univers matériel et spirituel, Poème en prose, prend la forme d’un essai, il n’en tente pas moins de résoudre une énigme au travers d’une enquête, non plus conduite par le perspicace chevalier Dupin mais par l’auteur lui-même, qui se pose en visionnaire extralucide. Enquête suprême, puisqu’il s’agit d’élucider le mystère de « l’Univers Physique, Métaphysique et Mathématique, — Matériel et Spirituel — de son Essence, de son Origine, de sa Création, de sa Condition présente et de sa Destinée ».
Voulant embrasser d’un coup d’oeil l’immensité de tout ce qui est connu en son temps, là où un esprit ordinaire ne percevrait que complexité et chaos, Edgar Poe y voit une unité, un ordre, un plan. Une Consistance. Tel est le mot-clé de sa cosmologie personnelle.
Poe considérait Eurêka comme le couronnement de son oeuvre. À son éditeur dubitatif il déclare : « Mr Putnam, vous ne vous rendez pas compte de l’importance de l’oeuvre que je mène à son achèvement. J’ai résolu le secret de l’Univers ! ». Dans une lettre de février 1848, il ajoute : « Ce que j’ai exposé révolutionnera (avec le temps) le monde de la science physique et métaphysique. Je le dis avec calme, mais je le dis ! »