Les violences sexuelles : comprendre l’ampleur, les séquelles et les voies de reconstruction

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Les violences sexuelles constituent un fléau sociétal majeur, aux conséquences profondes et durables.

Le 21/10/2025

En France, les chiffres sont alarmants. Les violences sexuelles constituent un fléau sociétal majeur, aux conséquences profondes et durables.

Vous trouverez ci-dessous les chiffres récents et indicateurs clés:

1 femme sur 5 a été victime de violences sexuelles au cours de sa vie, selon l’enquête Virage de l’INED.
1 enfant sur 10 est concerné par des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans, souvent dans le cadre intrafamilial.
En 2024, 122 600 victimes de crimes et délits à caractère sexuel ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie, soit une hausse de 7 % par rapport à l’année précédente.
Dans ces crimes et délits à caractère sexuel, plus de 30 000 plaintes pour viol ont été enregistrées, mais seulement 1 sur 10 aboutit à une condamnation.
94 % des victimes de viol connaissent leur agresseur, ce qui rend le dépôt de plainte particulièrement difficile.
Les violences sexuelles représentent plus de 40 % des violences faites aux femmes, devant les violences physiques ou psychologiques.
En milieu scolaire, plus de 50 % des collégiennes déclarent avoir été confrontées à des propos ou gestes à caractère sexuel non désirés.
Les personnes LGBTQIA+ sont 2 à 3 fois plus exposées aux violences sexuelles que la population générale.
En milieu professionnel, 1 femme sur 3 a déjà été confrontée à du harcèlement sexuel.

Ces violences, qu’elles soient commises dans la sphère familiale ou en dehors, touchent particulièrement les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans, avec un taux de 9,6 victimes pour 1 000 habitantes.

Malgré la libération de la parole impulsée par les mouvements #MeToo, l’impunité reste préoccupante : 83 % des affaires de violences sexuelles sont classées sans suite, et jusqu’à 94 % dans les cas de viols. Ce manque de poursuites judiciaires renforce le sentiment d’injustice et de solitude chez les victimes, et constitue une forme de violence institutionnelle.

Quels sont les Impacts psychologiques et sociaux ?

70 % des victimes développent un trouble de stress post-traumatique (TSPT).
1 victime sur 2 souffre de dépression sévère ou chronique.
Le risque de tentative de suicide est multiplié par 4 chez les victimes de violences sexuelles.
Les conséquences peuvent apparaître des années après les faits, notamment lors d’événements déclencheurs (grossesse, maternité, séparation, etc.).

Les conséquences psychiques des violences sexuelles sont multiples et souvent invalidantes. Le traumatisme peut se manifester par des troubles anxieux, des états de stress post-traumatique (ESPT), des troubles dissociatifs, des dépressions sévères, voire des conduites suicidaires. Le corps et l’esprit restent marqués, parfois pendant des décennies. Les victimes peuvent également développer des troubles somatiques, des troubles du sommeil, des troubles alimentaires, ou des difficultés relationnelles et sexuelles.

Le travail thérapeutique est essentiel pour accompagner les victimes vers la reconstruction. Il repose sur une approche pluridisciplinaire, combinant :

🔸 Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), la thérapie EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), les approches psychodynamiques ou encore les groupes de parole sont autant de dispositifs mobilisables selon les besoins de la personne.

🔸 L’écoute active, la reconnaissance du vécu, la restauration du sentiment de sécurité et la réappropriation du corps sont au cœur du processus de soin. Il est fondamental que les professionnels soient formés à la spécificité du trauma sexuel, à ses mécanismes et à ses répercussions. La relation thérapeutique doit être fondée sur la confiance, la bienveillance et le respect du rythme de la victime.

🔸 Enfin, la prévention passe par l’éducation, la sensibilisation et la formation des acteurs de terrain : psychologues, médecins, travailleurs sociaux, enseignants, éducateurs. Chacun a un rôle à jouer pour repérer, protéger, orienter et soutenir les victimes. La lutte contre les violences sexuelles ne peut être efficace que si elle est collective, transversale et soutenue par des politiques publiques ambitieuses.

Le 25 novembre : un repère essentiel pour les soignants

Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, est un moment clé pour les professionnels de santé. Elle rappelle que les violences sexuelles et sexistes ne sont pas des faits isolés, mais un enjeu de santé publique majeur. Les soignants – médecins, sages-femmes, infirmiers, psychologues – sont souvent les premiers interlocuteurs des victimes. À ce titre, ils ont un rôle crucial dans le repérage des signes cliniques, l’accueil sans jugement, la mise en sécurité, et l’orientation vers des dispositifs spécialisés.

Cette journée est aussi l’occasion de renforcer la formation des équipes sur les mécanismes du traumatisme, les protocoles de prise en charge, et les droits des patientes. Elle invite à sortir du silence médical autour des violences sexuelles, à créer des espaces de parole sécurisés, et à inscrire la lutte contre les violences dans les pratiques quotidiennes de soin.

Vous trouverez ci-dessous notre sélection d’ouvrages pour les professionnels du soin et de l’accompagnement.

Les psychologues et thérapeutes : pour comprendre les mécanismes du trauma et adapter leur pratique.
Les professionnels de santé et du social : pour mieux repérer, orienter et soutenir les victimes.
Les éducateurs et enseignants : pour prévenir, sensibiliser et intervenir en milieu scolaire.