Rousseau et le spectacle - Nouveauté
Existe au format livre et ebook
Présentation du livre
Le spectacle apparaît comme une notion centrale dans l’œuvre et la vie de Rousseau. Sa réflexion critique sur les spectacles procède, en effet, d’une problématique à la fois intellectuelle et existentielle impliquant le « système » de l’œuvre en sa totalité. Car le spectacle, chez Rousseau, n’est pas seulement l’emblème de la dénaturation : s’il est bien à l’origine du mal dans la société, il est aussi une expérience essentielle. D’une part Rousseau expose à ses contemporains le haut prix du « spectacle de la nature » consolateur de tous les maux et preuve persistante de la Providence. D’autre part il se révèle toujours hanté d’images et de chimères et il voit dans la fête antique le spectacle (humain et sociétal) pur par excellence : celui où rien n’est représenté et où le spectateur est à lui-même (et à ses congénères en empathie) son propre spectacle. Ce volume, qui réunit quelques uns des meilleurs spécialistes de Rousseau, s’efforce de relire son œuvre à la lumière d’une notion qui permet en particulier de considérer simultanément le penseur et le créateur de formes : loin de se limiter au Rousseau pourfendeur des spectacles, on s’est proposé non seulement de réévaluer la composante proprement dramatique de sa production, mais d’insister sur une dimension essentielle de sa pensée et de son écriture. En cette œuvre où le registre visuel est sollicité en permanence, fût-ce pour faire signe vers un invisible qui le dépasse, c’est cette partie liée de l’écriture et du spectacle qu’il s’agit d’explorer.
Sommaire de l'ouvrage
Rousseau contempteur des spectacles ? Rousseau et l'acteur (Pierre Frantz).Rousseau spectateur : témoignages et fictions (Catherine Ramond). L’exception de la tragédie antique grecque dans la Lettre à d’Alembert sur les spectacles de 1758 (Vanessa de Senarclens). Rousseau dramaturge et postérités dramaturgiques de Rousseau. Le théâtre de Rousseau et les théâtres non officiels : influences, variations et représentations (Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval). Les structures dramatiques obsédantes dans le théâtre de jeunesse de Rousseau : essai de lecture psychocritique (Laurence Viglieno). Narcisse : ou comment l’auteur se donne en spectacle (René Démoris). « Le Devin de la foire » ? Pantomime et jeu muet dans Le Devin du village (Jacqueline Waeber). Pygmalion de J.-J. Rousseau : l’homme naturel sur scène (Élisabeth Lavezzi). L’influence inattendue du Devin du village et de Pygmalion sur un pan du théâtre comique en musique (Pauline Beaucé). L’autre scène de Pygmalion : l’espace du fantasme en musique, de Rousseau au Manfred de Schumann (Érik Leborgne). Confessé ou « défiguré » ? Rousseau sur les planches de 1978 à 2011 : entre monologue et dialogisme (Frédéric Marty). La création de Narcisse, opéra rock, au Theater for the New City à New York, en avril 2005 (Anne Deneys-Tunney). Le spectacle à l’œuvre : dramaturgies de la pensée et scénographies du moi. Le paysage comme spectacle (Michel Delon). Le spectacle de La Nouvelle Héloïse (Jean-Paul Sermain). « Un spectacle si peu prévu ». Scènes d’opéra et poésie romanesque dans La Nouvelle Héloïse (Jean-Philippe Grosperrin). Le spectacle au cœur de l’écriture : l’exemple de l’« Illumination » de Vincennes (Amélie Tissoires). « Toutes mes idées sont en image » : scénographie mentale et culture des arts mnémoniques chez Rousseau (Jean-François Perrin). Voir l’invisible ou le spectacle de la vérité (Sylviane Leoni). Liaisons et déliaisons du visible et du dicible chez Rousseau (Laurence Mall). Les scènes fictives dans la Lettre à Mgr de Beaumont (Marie-Hélène Cotoni). Tableaux disposé s, scènes entendues : la gestion du spectacle dans la fiction et dans la paranoïa rousseauistes (Stéphane Lojkine). Un Socrate dans la camera obscura : spectacles en chambre chez Rousseau (Jean-Damien Mazaré). Jean-Jacques Rousseau en habit arménien : exhibition de l’homme dans toute sa vérité (Chakè Matossian). Le philosophe et ses masques : statut du visible et mise en scène de la sincérité chez Rousseau (Masano Yamashita).