La France, la Nation, la Guerre : 1850-1920 - Nouvelle présentation
Présentation du livre
La France est une des nations les plus anciennement et les plus solidement constituées d'Europe : c'est aussi une des nations dans lesquelles la guerre a tenu une place essentielle.
Le sentiment national avait joué un rôle déterminant dans l'arrivée de Louis Napoléon Bonaparte au pouvoir, et la guerre victorieuse avait été le meilleur support du régime : mais, dans sa masse, la population française n'y avait participé que d'assez loin. Avec le conflit franco-prussien de 1870-1871, on assiste en revanche à une forme d'investissement nouveau dans la guerre nationale. Celle-ci a été une révélation.
La défaite ouvre la voie à une crise d'identité : la nation s'interroge désormais sur ce qu'elle est. Certains craignent qu'elle soit entrée dans la voie de la décadence. A défaut d'une Revanche qui a habité longtemps le système de représentations d'une partie des Français, mais qui n'a véritablement jamais été envisagée ni préparée, un " nouveau nationalisme " se développe qui vise surtout ce qu'il croit être une régénération intérieure du pays. Mais une majorité des Français, sans rien renier, pour la plupart, de leur patriotisme, veut croire surtout à la paix.
1914 est à cet égard une épreuve de vérité : les Français réunis dans l'Union Sacrée acceptent l'immensité des sacrifices d'une guerre des nations, avec son caractère totalisant. Mais le ressort du sentiment national n'a-t-il pas été trop tendu ? Plus que la victoire, les Français, après 1918, commémorent d'abord leurs morts et veulent espérer la disparition des guerres. La vieille nation française, qui a fait preuve de son " achèvement " au cours de ces quatre années, n'est-elle pas, et pour longtemps, malade de la guerre ?
Jean-Jacques BECKER, professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’université de Paris X Nanterre, est spécialiste de la Grande Guerre et de l’histoire politique française au XXe siècle.
Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, directeur d’études à l’EHESS, est l'auteur de nombreux livres sur cette période.
Sommaire de l'ouvrage
I - Gloire, Nation et Guerre : l'étape décisive au Second Empire
Introduction
Le souvenir historique
La paix ou la guerre
Armée, grandeur et guerres limitées
Guerre, grandeur nationale et ambiguïtés de l'opinion publique
Les Français et "l'impôt du sang". La loir Niel de 1868
L'entrée en guerre de 1870
II - 1870-1871, le tournant de la grande défaite
Face à la défaite : les soldats
Face à la défaite : les civils
Le Quatre septembre et le Gouvernement de la Défense nationale
La province, les soldats et les nouveaux échecs militaires
Les élections du 8 février 1871
Paris et la nation
III - Identité nationale, revanche et nationalisme de 1871 à la fin du siècle
L'identité nationale
Le recueillement
La revanche
La réalité de la revanche
La dérivation coloniale
la naissance du nationalisme
Le rôle de l'école
La ligue des patriotes
Le nouveau nationalisme
IV - Nouveau nationalisme et internationalisme
Le néonationalisme
Internationalisme et pacifisme
V - L'épreuve de vérité
À la veille de guerre
L'union sacrée
VI - Grande guerre, sentiment national et culture de guerre
Culture de guerre et "propagande" : de la défense de la Nation à la défense des civilisations
Les soldats et la Nation
L'"arrière" et la Nation en guerre
Conclusion
VII - La victoire de la Nation
Le 11 novembre et la paix
Le bloc national
La commémoration
Conclusion