L'aristocratie médiévale
La presse en parle
Introduction. Carte de localisation. Sénateurs et guerriers. La réorganisation de l'aristocratie romaine. La cristallisation des aristocraties germaniques. La définition d'un pôle clérical du pouvoir. La définition d'un pôle royal du pouvoir. La formation de nouvelles aristocraties. Maîtres et fidèles. La légitimation du pouvoir par le service. L'évolution de la puissance parentélaire. L'évolution de la puissance domaniale. Châtelains et chevaliers. La transformation du paysage fortifié. Une réorganisation de l'espace du pouvoir. Les acteurs de la dissémination castrale. Les chevaliers : guerriers ou aristocrates ? Prêtres et hommes d'armes. L'entrée dans l'Église : héritage ou conversion ? L'enjeu des « rites de passage ». Régulation et légitimation de l'usage des armes. L'échec de l'appropriation laïque de dieu. Seigneurs et vilains. Le contrôle de l'accès à la terre. Le contrôle des processus de travail. Le contrôle de la répartition du produit agricole. Nobles et bourgeois. Dominer les villes. Dominer les citadins. Dominer comme les autres aristocrates. Dominer en tant que nobles contre les bourgeois ? Princes et gentilshommes. Genèse de la suprématie monarchique. La reproduction élargie du pouvoir seigneurial. La « noblesse », chose du prince. Conclusion. Bibliographie indicative. Index des noms de lieux.
Présentation du livre
La domination visible, légitime et héréditaire dans l'Occident médiéval et au moins jusqu'au XVIIIe siècle, d'une formation sociale que l'on désigne le plus souvent du terme de « noblesse » rend indispensable l'examen du phénomène aristocratique pour la compréhension de cette société. Or cet examen s'est jusqu'alors focalisé sur cette « noblesse », pour tenter d'en découvrir l'origine, la composition, la puissance, sans qu'un quelconque consensus se fasse jour parmi les médiévistes.
Pour tenter d'ordonner les nombreuses observations des historiens et de dépasser les blocages, cet ouvrage modifie radicalement la perspective. D'une part, il se consacre au phénomène social que les querelles de chapelles ont fini par occulter : la domination sociale à long terme d'un groupe restreint d'individus, au prix d'adaptations liées à l'évolution sociale générale, sans que ces adaptations (ni d'ailleurs le renouvellement généalogique) aient jamais remis en cause le mythe de la continuité du groupe. D'autre part, il envisage non pas la seule noblesse, mais l'ensemble de l'aristocratie, tant laïque qu'ecclésiastique, royale et urbaine, dans son articulation interne comme dans ses rapports avec les dominés.
Fondée sur les recherches françaises et étrangères les plus récentes, cette relecture du pouvoir aristocratique et de son évolution invite à une nouvelle approche de la société médiévale dans son ensemble.
Joseph MORSEL est maître de conférences à l'Université Panthéon-Sorbonne (Paris I) et membre de l'Institut Universitaire de France. Il a publié La noblesse contre le prince. L'espace social des Thüngen à la fin du Moyen Âge (Franconie, ca. 1250-1525) (Thorbecke, 2000). Ses travaux actuels portent sur les effets sociaux des procédures de classement et de formalisation, notamment dans l'Allemagne médiévale.