Rencontre avec deux grands connaisseurs de l’agent très spécial, Laurent Perriot, ingénieur en audiovisuel et co-fondateur du fan-club de James Bond, et Guillaume Evin, journaliste indépendant spécialisé dans le cinéma, nous font part des origines de leur passion et des secrets de fabrication du magnifique livre qu’ils publient chez Dunod.
De la Jamaïque (Dr. No) au Japon (On ne vit que deux fois), des Bahamas (Opération Tonnerre et bien d’autres) à l’Inde (Octopussy), des États-Unis (Goldfinger, Les diamants sont éternels) à la France (Dangereusement vôtre, Moonraker) en passant par l’Italie (L’espion qui m’aimait, Casino Royale), le Brésil (Moonraker), la Grèce (Rien que pour vos yeux), la Suisse (Au service secret de sa Majesté), le Chili (Quantum of Solace)…James Bond nous fait découvrir le monde au fil de ses aventures.
D’où vous vient cette passion pour l’agent 007 ?
Laurent Perriot - J’ai vu mon premier James Bond en 1977 au cinéma… C’était "L’espion qui m’aimait" avec Roger Moore… les décors, l’action, les gadgets, la lotus esprit amphibie, la base sous-marine et Requin le tueur géant aux dents d’acier… Il n’en fallait pas autant pour émerveiller le petit garçon de 9 ans que j’étais alors.
Guillaume Evin - J’ai découvert Bond et son univers foisonnant au milieu des années 1980. Il ne m’a plus lâché depuis ! J’ai ensuite voulu passer de l’autre côté du miroir pour comprendre comment on fabriquait un Bond film, quelle était la mécanique de haute précision qui se cachait derrière ce divertissement incroyable, lequel fascine sans discontinuer des générations entières depuis près de 60 ans.
Pourquoi un atlas autour des films de James Bond ?
L.P. - Parce que James Bond est un véritable globe-trotter, un VRP du voyage… Les lieux de tournage des films de Bond sont de véritables cartes postales, mais ne sont pas forcément ce qu’elles semblent être à l’écran.
Il était intéressant de décrire les lieux de tournage et ce qu’ils deviennent à l’écran, avec leur lot d’anecdotes… Et puis cela n’avait jamais été fait avant, en tout cas en pas en France.
G.E. - C’est une approche inédite en France : faire le tour du monde avec Bond sans décalage horaire. Raconter l’histoire de la saga via un autre prisme, celui des cartes postales fabuleuses des différents tournages. De quoi ravir le “bondophile” invétéré et plaire en même temps au néophyte qui aurait simplement envie d’en savoir plus sur ce phénomène du cinéma mondial.
Comment l’idée de ce livre a –t-elle germée ?
L.P. - En discutant avec mon éditrice Ronite Tubiana et mon co-auteur Guillaume. Trouver un angle nouveau mais ludique sur James Bond qui puisse intéresser le fan de 007 mais aussi le grand public.
G.E. - Avec notre éditrice, Laurent et moi avons voulu offrir un bel écrin à l’univers bondien à la faveur de la sortie du 25ème film de la franchise, tout en surprenant le lecteur (l’idée de l’atlas d’un genre nouveau).
Quelles sont les qualités/les secrets qui expliquent la popularité et la longévité de la saga ?
L.P. - La saga James Bond évoque une dimension artistique avec des films, des livres, mais également une dimension commerciale et financière car James Bond est aussi une marque.
James Bond correspond bien à un repère associé à une forme de garantie, à un gage de qualité qui induit une confiance tacite pour le public. Un budget important, des effets spéciaux spectaculaires, des acteurs connus, une familiarité avec le personnage et son univers constituent la promesse de la marque Bond. Elle s'appuie sur des scènes d'action (poursuites, cascades, etc.), de séduction (des jolies filles, un séducteur viril et charismatique), un univers luxueux et un humour anglais.
C'est cette identité de marque qui constitue son noyau dur et détermine sa valeur ajoutée. La constance dans le temps de ces valeurs représente l'un des facteurs clefs du succès qui perdure malgré les changements de réalisateurs et d'acteurs.
G.E. - La saga Bond au cinéma s’offre comme un cocktail d’action, d’humour et de séduction, souvent copié mais jamais égalé, où tous les ingrédients sont subtilement dosés d’un film à l’autre. Entre permanence et renouvellement constant. Parce que les producteurs historiques ont su d’emblée s’appuyer sur une trame littéraire de première qualité (tous les écrits de Ian Fleming), ils ont pu se concentrer sur l’habillage de la série (logo, musique, concept du pré-générique, génériques, décors…) et en faire, avec le temps, une machine de divertissement de notre pop culture.
Est-ce qu’on n’a pas déjà tout dit sur James Bond ?
L.P. - A priori non, sinon nous n’aurions pas fait ce livre… Et puis, il y a encore bien des choses qui n’ont pas encore été dites sur le sujet, mais ne me demandez pas lesquelles…. je serais obligé de vous réduire au silence : -)
G.E. - Comme James Bond est éternel, il y a toujours des choses à raconter autour de son univers à nul autre pareil.
Selon vous, quel le meilleur acteur incarnant James bond ?
L.P. - Chaque acteur à apporté sa touche personnelle au personnage
G.E. - Je vais oser, au risque de m’aliéner le soutien de certains bondophiles : à mes yeux, l’acteur idéal serait un mix entre Sean Connery (son aspect félin, son flegme), Daniel Craig (sa dureté, son charisme) et Timothy Dalton (son aspect tourmenté, sa gravité). Mais n’allez pas croire que je dénigre pour autant Roger Moore, Pierce Brosnan et George Lazenby pour tout ce qu’ils ont apporté au fil des décennies.
Quel est votre film préféré et pourquoi ?
L.P. - L’espion qui m’aimait, sans doute que l’on est marqué à jamais par le film qui vous a introduit à la série. Mais cet opus avait toutes les qualités et le bon dosage : action, suspens, humour, décor, glamour, gadgets…
G.E. - Probablement Opération Tonnerre de Terence Young, avec Sean Connery, parce que c’est le premier et peut-être le seul épisode à réunir absolument tous les ingrédients qui font le charme inimitable de la série.
Que pensez-vous aujourd’hui du 25ème James Bond "Mourir peut attendre" ?
L.P. - Je vous le dirai quand il sera sorti et que je l’aurai vu. Mais, je suis plutôt enthousiaste de ce que j’ai pu apercevoir ici ou là : casting, réalisateur, décor… Une sorte de retour du classicisme british mais empreint de modernité.
G.E. - Le nouveau Bond est forcément le meilleur… J’ai doublement hâte de le découvrir : d’une part, ce sera vraisemblablement le dernier avec Daniel Craig ; d’autre part, ce sera le premier d’un réalisateur talentueux de la nouvelle génération post-Netflix : Cary Fukunaga, 42 ans, plus jeune encore qu’Emmanuel Macron !
Quelle est votre anecdote préférée autour de la saga ?
L.P. - Il y en a tellement… Une que Pierce Brosnan m’a confiée : lors du tournage de la scène du Casino à Monte-Carlo dans GoldenEye, il est censé arriver en smoking au volant de la rutilante Aston Martin DB5… Pierce se met au volant, commence à fredonner dans sa tête le fameux thème de James Bond et démarre, puis cale et redémarre en faisant grincer les vitesses sous les yeux exorbités du propriétaire du véhicule… La légende en prenait un coup (rires).
G.E. - Difficile d’en isoler une seule, tant elles abondent. J’aime bien l’idée que George Lazenby se soit arrangé pour récupérer le smoking porté par son prédécesseur, Sean Connery, dont il a seulement eu besoin de rallonger légèrement les manches.
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Le premier atlas des films de James Bond !
Depuis 1962 et sa première mission en Jamaïque (James Bond 007 contre Dr No) sur grand écran, l’agent secret le plus célèbre du monde sillonne inlassablement le globe… que des méchants mégalomanes projettent régulièrement d’anéantir. Au fil des vingt-cinq épisodes de la plus belle et plus ancienne franchise du cinéma, Bond est devenu ce VRP de luxe, jamais pris au dépourvu, qui semble chez lui partout dans les plus beaux endroits de la Terre, quelles que soient les latitudes et les températures. Au gré des pages de cet atlas cinématographique, parcourez avec nous la planète, en toute tranquillité et toute sécurité, sans craindre les désagréables effets du jetlag.