Comment réussir à passer du « devoir » au « désir » de coopération ? Vincent Dicecca et Philippe Guillou nous présentent les 6 conditions du désir de coopération.
Avez-vous déjà entendu un collaborateur affirmer : « Je ne veux pas coopérer ? »
Probablement jamais. Il se ferait aussitôt reprocher de ne pas jouer collectif. Mais attention : la coopération est exigeante, tout simplement parce qu’elle nous place en état de dépendance mutuelle.
Or, l’analyse des organisations a démontré que nous cherchons justement à éviter ces situations de dépendance.
Alors Comment amener son équipe vers l’interdépendance choisie ? Voici les 6 conditions du désir de coopération.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif : Développer un réel esprit d’équipe par la coopération, la solidarité et la confiance.
Contexte : En démarrage d’activité, la coopération s’installe assez facilement. Au sein d’une équipe installée, les process structurent les relations et la coopération en pâtit.
Comment l’utiliser ?
Voici les 6 étapes :
🔸 1. Appartenance à la communauté
Nous redoutons le temps et l’énergie nécessaires à coopérer. Un fort sentiment d’appartenance permet de surmonter ces freins initiaux.
- Partager des objectifs communs est plus efficace, et plus stable que de s’appuyer sur une somme d’objectifs individuels compatibles.
🔸 2. Harmonisation des rythmes
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». La coopération ne vient pas dans la précipitation.
- Apprenez, parfois, à rallonger les délais pour obtenir les résultats escomptés.
🔸 3. Développement des relations
Augmenter le nombre de points communs entre les acteurs renforce la coopération.
- Valorisez les exemples de coopération : ainsi naissent les mécanismes de réciprocité.
- Dans 90 % des cas, nous apportons notre aide lorsque la demande est explicite. « On sanctionne non pour de mauvais résultats, mais pour ne pas avoir apporté, ou sollicité, de l’aide», selon Jørgen Vig Knudstorp, ex-CEO de Lego.
🔸 4. Garantie d’équité
En situation de coopération, les acteurs deviennent hypersensibles à l’équité. La coopération exige donc un haut niveau de régulation sociale.
- Reconnaissez chacun dans sa contribution spécifique.
- Rendez visible l’égalité de traitement entre acteurs.
- Intervenez comme régulateur ou arbitre au moindre écart.
🔸 5. Frugalité de la ressource
« Plus on a de moyens et moins on coopère » et « plus on coopère, moins on a besoin de moyens ».
Assumer un régime frugal, c’est amener nos équipes à chercher ensemble des solutions.
- « On a le OK pour monter le projet mais on n’a pas de budget. À nous de trouver les idées pour le financer. » Voici un excellent démarrage de coopération.
🔸 6. Interdépendance organisée
Les structures hiérarchiques facilitent peu la coopération. Au mieux les services cohabitent, au pire ils se font concurrence.
- Créez des réseaux transverses et générez des relations de travail durables entre acteurs éloignés.
- Réduisez le nombre de spécialisations : plus polyvalents, les acteurs coopèrent davantage.
Méthodologie et conseils
L’acteur s’adapte toujours au contexte, pas au message.
Annoncer « je veux que vous collaboriez » et donner des primes individuelles, sur des résultats individuels est incohérent. Les acteurs suivront la prime individuelle, pas l’injonction de coopérer.
Avant de vous lancer…
- Sécurisez d’abord les équipes. La réticence à coopérer repose sur un double sentiment : insécurité et déficit de confiance. « Je vois immédiatement ce que je perds. »
- Ne sacrifiez pas la coopération à l’urgence : délais courts, gains immédiats… autant de solutions rapides alors que la coopération nécessite
La boîte à outils du management
Dans La boîte à outils du management, Vincent Dicecca et Philippe Guillou ont choisi une approche par compétences-clés. Ils ont identifié les situations-problèmes communes à tous les managers, quel que soit le secteur d’activité, représentant autant de défis nécessitant des compétences spécifiques.
Cette boîte à outils propose une vision d’ensemble des compétences nécessaires à la résolution de ces défis.