Vincent Mendes établit 7 commandements pour aider les managers à garder leurs équipes efficaces malgré la généralisation du télétravail.
Après avoir accompagné la transformation de plus de 200 entreprises parmi les plus reconnues en France ces dernières années, Vincent Mendes nous propose un manuel de management pour les entreprises de demain ! Rencontre.
Dans votre ouvrage vous parlez de l’entreprise distribuée. Pouvez-vous nous présenter ce modèle ?
Une organisation distribuée du travail pourrait se résumer en cette simple phrase : une série de ressources éloignées dans l’espace mais engagées et alignées sur une mission commune.
Cette définition de l’organisation distribuée fait en premier lieu référence à la dispersion géographique des équipes. Elle peut aussi naître d’une politique de télétravail partiel voire total selon la culture d’entreprise.
Cette définition fait ensuite apparaître l’un des enjeux majeurs du mode distribué : aligner ces équipes, pourtant dispersées, sur un objectif commun, à savoir l’objectif du projet ou la mission de l’entreprise. De nombreuses entreprises faisaient déjà face depuis longtemps aux contraintes du mode distribué : pensez aux organisations multisites par exemple. Cependant, la crise sanitaire de 2020 a explicitement montré que trop peu d’entreprises sont parvenues à adapter leur organisation à ce schéma.
Nous nous rappelons aisément les difficultés rencontrées – alors qu’une partie du monde passait « en télétravail » – à collaborer efficacement, à tenir des réunions productives d’où émergeaient des décisions collégiales et partagées, à accéder, suivre et exploiter l’information, à rester concentré sans être interrompu en permanence par des notifications d’e-mails, de messages instantanés, de SMS, de WhatsApp, d’appels téléphoniques et de « visioconférences » Teams, Skype ou Zoom. Peu aisé d’entretenir des liens sociaux avec l’équipe et les collègues malgré les écrans et interfaces digitales, mais aussi de séparer la sphère personnelle de la sphère professionnelle.
Le sentiment de disperser ses efforts et son énergie gagnait vite du terrain, celui d’arriver en fin de journée épuisé mais avec ce goût amer d’improductivité et de non-accomplissement devenait dangereusement régulier. Autant de signaux qui témoignent d’une inadaptation de nos organisations à travailler efficacement en mode distribué.
Avec le télétravail, pour conserver une équipe efficace, quelles sont les bonnes pratiques digitales à adopter ?
La mise en œuvre de l’efficacité, de l’engagement et de l’alignement des équipes au sein d’une organisation distribuée provient d’un nouveau contrat social à bâtir. Orchestré par la Direction Générale ou les managers au niveau de leur équipe, et mêlant intimement les considérations managériales et digitales, ce nouveau contrat social s’appuie sur deux piliers fondamentaux, bâtis de concert l’un en fonction de l’autre.
Le premier pilier est ce que l’on appelle la digital workplace et fait référence aux différents outils digitaux choisis et mis à la disposition des équipes. Aujourd’hui, il y a des outils pour tout…et n’importe quoi ! Le choix des outils est crucial car leur périmètre fonctionnel doit couvrir les besoins de collaboration des équipes, les faciliter le plus possible en leur faisant gagner en temps et en efficacité, sans toutefois générer de redondance d’informations ni multiplier et engorger les canaux de communication. Il y a pour cela une grande importance à donner à l’intégration cohérente et complémentaire de ces différents outils.
Le second pilier est managérial. Il englobe à la fois les pratiques managériales associées aux outils digitaux, notamment les règles de gouvernance et d’usage qui sont détaillées dans l’ouvrage, ainsi que l’accompagnement des managers dans cette transformation vers une organisation distribuée.
Les enjeux d’autonomie, de confiance, de reconnaissance et de responsabilisation sont en particulier touchés par ce chantier car, tandis que l’entreprise tente de promouvoir ces valeurs depuis plusieurs années maintenant, cette transition vers l’organisation distribuée risque d’anéantir ces progrès sous couvert d’un besoin de contrôle exacerbé des managers. Alors qu’au contraire, ces valeurs vont être plus qu’essentielles dans une telle organisation pour permettre la mise en place de notre triptyque magique.
Comment avez-vous dégagé les 7 commandements pour un management efficace ?
Fort de 7 années passées à accompagner la transformation d’entreprises diverses via notre solution Aster, des grands groupes du CAC 40 aux PME de plusieurs dizaines de collaborateurs dans des secteurs très variés, des schémas finissaient par ressortir quant aux symptômes d’équipes qui perdaient en efficacité et en alignement lorsque la distance s’immisçait, et aux leviers de succès d’équipes qui elles, arrivaient parfaitement à s’y adapter et à répondre à des enjeux de performance collective et d’épanouissement individuel.
Il en est ressorti ces 7 commandement, se répartissant entre la sphère digitale et la sphère managériale. La bonne nouvelle de ces 7 commandements, c’est qu’ils se trouvent être finalement très concrets et peuvent être appliqués directement par les managers dès le lendemain auprès de leurs équipes.
A qui conseilleriez-vous votre ouvrage ?
Devant les changements auxquels l’entreprise et la société font face, nous avons plus que jamais besoin de leaders. Des leaders capables de créer une vision, d’inspirer, de fédérer et d’engager les équipes. Et c'est avant tout lors de leurs comités et réunions qu’ils expriment leur plein potentiel. Tout manager souhaitant devenir ce leader efficace et inspirant gagnera à prendre connaissance de ces 7 commandements et des témoignages concrets d’entreprises qui parlent de leur mise en place.