Genèse de l'impur
Existe au format livre et ebook
Présentation du livre
Dans la mythologie littéraire, Sade est, avec Genet, l’écrivain prisonnier par excellence, dont l’œuvre, comme une plante vénéneuse, n’aurait pu s’épanouir ailleurs qu’entre les murs d’une cellule... Macérant dans sa solitude, dans son désespoir et dans sa haine, Sade en prison trouve dans l’écriture une forme d’exutoire, et au milieu des années 1780, produit un texte, Les Cent Vingt Journées de Sodome, qui a eu longtemps la réputation d’être « le récit le plus impur qui ait jamais été fait depuis que le monde existe ». Marc Hersant observe dans ce qui a été écrit par Sade entre 1777 et 1790 une progressive transformation du rapport de l’homme au langage et aux autres, transformation liée à l’expérience carcérale et qui aboutit à la possibilité d’un texte comme les Cent Vingt Journées. Nous avons, pour essayer de comprendre ce qui s’est modifié en Sade pendant ces années, l’inestimable trésor de ses lettres de prisonniers, de ses notes et de ses cahiers. Or, les écrits non littéraires de Sade, dont on cite d’ailleurs presque toujours les mêmes passages, n’ont guère retenu l’attention au-delà de leur instrumentalisation biographique ou mythologique, et ont nourri de Sade une image plus qu’ils n’ont servi à la compréhension de ses écrits les plus importants. Leur rôle dans ce que nous appelons l’œuvre de Sade n’a pas été examiné, jusqu’à présent, avec l’attention qu’il mérite. C'est là tout l'objet de cette immersion passionnante dans le mythe sadien revu et corrigé à l'aune de ce matériau inédit.
Sommaire de l'ouvrage
1. Sade avant Sade.
2. « Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier ».
3. Journal de prisonnier.
4. Vertiges de la liste et du catalogue.
5. L’enfer des signaux.
6. Du poison dans la communication.
7. La destruction du destinataire.
8. L’héroïsme de la solitude.
Éléments bibliographiques
Index